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Intervention d’Anne-Marie Robert

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Du rédacteur à l’utilisateur en passant par le traducteur, la chaîne de la communication n’est pas toujours très fluide

Si le rôle du rédacteur consiste à créer de toutes pièces un texte dans une langue, celui du traducteur consiste à retranscrire ce texte dans une autre langue, le rédacteur et le traducteur ayant tous deux pour objectif de transmettre un message à l'utilisateur final. Le texte produit par le rédacteur sert de base au traducteur dont la seule marge de manœuvre réside dans l'adaptation linguistique et culturelle du message, d'où la nécessité d'un texte source de qualité tant sur le fond que sur la forme.

L'activité traduisante est en effet grandement facilitée lorsque le texte est formulé à la base dans les règles de l'art de la rédaction technique. Pour cela, il doit répondre à des critères essentiels (clarté, rigueur, concision, logique, cohérence…) et respecter la langue de rédaction (structures grammaticales, terminologie, phraséologie…). En substance, le degré de difficulté d'une traduction dépend de la qualité rédactionnelle du texte source.

Lorsque le traducteur est confronté à un texte source mal rédigé, sa tâche devient beaucoup plus compliquée et le processus traductionnel s'en trouve considérablement ralenti. Certains textes peuvent en effet donner des visions cauchemardesques au traducteur : jargon uniquement compréhensible par une équipe d'ingénieurs, divers synonymes utilisés pour désigner un même concept (ce qui ajoute à la confusion), termes utilisés de manière impropre, ruptures de construction dans les phrases, erreurs grammaticales, incohérences dans les énumérations, coquilles facilement décelables en passant simplement le correcteur orthographique, style lourd chargé de répétitions inutiles, renvois anarchiques, copier coller sauvages, ponctuation laissant à désirer… Le rôle du traducteur ne consiste pas à réécrire le texte d'origine. Il n'en demeure pas moins responsable du message qu'il va transmettre à l'utilisateur final.

Pour faciliter la compréhension de l'utilisateur final et la tâche du traducteur, voici quelques suggestions à l'attention des rédacteurs techniques : respect plus rigoureux des règles de l'art de la profession, rédaction exclusivement dans la langue maternelle du rédacteur et instauration d'un système de correction par un rédacteur réviseur. Notez au passage que ces trois conseils sont également déontologiquement applicables au traducteur…

A propos d’Anne-Marie Robert

Titulaire d'un DESS de traduction spécialisée de l'ITIRI de STRASBOURG

Traductrice technique et commerciale et interprète de liaison français-anglais-espagnol installée en libérale depuis 1997.

Spécialisée dans la localisation (informatique, télécoms, réseaux, sites Web)

Formatrice en TAO et en localisation pour le compte de diverses entités Membre active de la SFT (Société Française des Traducteurs)