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Intervention d’Alice Toma

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L'interdisciplinarité et la terminologie
Les termes migrateurs

De nos jours, les problèmes de la science se trouvent au croisement des disciplines ou des domaines différents, ainsi que leurs réponses font appel aux connaissances interdisciplinaires ou transdisciplinaires. Face aux grandes questions, les scientifiques, poussés par le besoin d'exactitude, cherchent des piliers pour leurs théories dans des modèles déjà existants. Est-ce que les mathématiques pourraient répondre à cette nouvelle tendance ? Pourquoi le discours mathématique est-il capable, par sa forme, d'interdire le refus de son contenu ? Le terme mathématique transgresse-t-il son domaine ? Quelles sont les propriétés qui favorisent la migration ?

La communication constitue le mot-clé de l'époque actuelle. De nombreuses sciences rendent compte de différents aspects de la communication. L'enjeu de la terminologie est de fournir des termes mono-référentiels et mono-sémantiques susceptibles de réaliser la communication sans reste que la science exige.
Il existe - d'une part - des champs d'étude qui font l'objet de la recherche de plusieurs domaines scientifiques et qui permettent l'apparition des termes scientifiques interdisciplinaires. D'autre part, les sciences, pour perfectionner leurs instruments d'investigation, s'approprient des méthodologies qui appartiennent à d'autres sciences. Dans le cas des mathématiques il s'agit de ce qu'on appelle la mathématisation des sciences (par exemple, des sciences du langage). Voilà deux types de migration de termes scientifiques que l'on va analyser dans cet article. On va examiner les termes scientifiques interdisciplinaires ayant comme trait commun le fait que tous appartiennent au domaine des mathématiques. On va établir les domaines dans lesquels on retrouve le même terme, mais aussi la direction de la migration et la tendance générale de transfère d'un domaine à l'autre en essayant de montrer l'existence des classes spécifiques des termes " émigrants " ou " immigrants " et la préférence des termes pour un domaine ou un autre ; on va établir aussi la préférence pour un domaine ou un autre d'être l'origine ou la cible de la migration.

On va distinguer les contacts profonds entre les domaines, qui se reflètent au niveau du lexique dans l'existence des termes interdisciplinaires mono- sémantiques (phénomène qu'on va appeler interdisciplinarité ou migration totale) et les contacts superficiels entre différents domaines, fait qui renvoie aux termes dont la caractérisation de mono-sémantique est difficile à défendre (phénomène qu'on va appeler interférence ou migration partielle).

La méthodologie qu'on va adopter pour étudier ces phénomènes combine des méthodes d'analyse du discours, de lexicologie et de sémantique. On va utiliser le dictionnaire pour établir le corpus, une démarche de va-et-vient entre la sémasiologie et l'onomasiologie pour envisager les phénomènes sémantiques qui accompagnent la migration et l'analyse du discours pour examiner le co-texte (linguistique) et le contexte (non-linguistique) qui permettent la migration.

Au sujet d’Alice Toma

Cristina Alice Toma travaille à l’université de Genève